30 sept. 2009

Amour, célébration et décalage

Pour certains l'amour n'existe pas tant qu'il n'a pas fait l'objet d'un récit, pour d'autres il meurt dès qu'il est raconté (voir les commentaires d'un billet précédant).

Dès qu'il qu'il y a récit, le sentiment amoureux cohabite avec son image, qui n'est jamais fidèle : à l'instar de Montaigne et de son travail ("le maire et moi avons toujours fait deux"), le sentiment et l'image du sentiment font deux.


Quand on parlait à Elsa des poèmes d'Aragon célébrant leur amour, elle haussait les épaules. "Il y avait ce qu'on vivait, et ce qu'il écrivait", disait-elle. L'écart était trop grand, ces poèmes ne la concernaient pas. Ils ne la touchaient pas. Sans doute même qu'ils l'agaçaient.

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