Pour certains l'amour n'existe pas tant qu'il n'a pas fait l'objet d'un récit, pour d'autres il meurt dès qu'il est raconté (voir les commentaires d'un billet précédant).
Dès qu'il qu'il y a récit, le sentiment amoureux cohabite avec son image, qui n'est jamais fidèle : à l'instar de Montaigne et de son travail ("le maire et moi avons toujours fait deux"), le sentiment et l'image du sentiment font deux.
Quand on parlait à Elsa des poèmes d'Aragon célébrant leur amour, elle haussait les épaules. "Il y avait ce qu'on vivait, et ce qu'il écrivait", disait-elle. L'écart était trop grand, ces poèmes ne la concernaient pas. Ils ne la touchaient pas. Sans doute même qu'ils l'agaçaient.
Il y a 5 ans